11/05/2013 : 100 Km du French Ultra Festival
Samedi 11/05/2013, 9h00 : 100 km du 8ème French Ultra Festival sur le Circuit du Var au Luc en Provence (83)
Le French Ultra Festival est l'événement incontournable en France qui permet aux amateurs d'Ultra de se retrouver, une fois par an et sur un seul site, pour se mesurer sur ces différentes épreuves d'Ultra (Marathon, 6h, 12h, 100 km, 100 miles, 24h, 48h, 72h, 6 jours et 50 km marche). Nous nous sommes engagés, avec mon collègue Michel au 100 km pour voir comment les concurrents engagés sur les 6 jours gèrent leur course, ceci dans l'optique d'un engagement ultérieur sur ce type de course.
Avant la course :
Arrivés la veille en covoiturage, nous plantons la tente Quechua 2 places sur le bord du circuit, non loin du stand de ravitaillement et sour le regard amusé de notre ami Henri Girault, Monsieur 100 km, qui vient tenter de boucler sa 604ème course de 100 km !
Pendant la course :
9h00 : Les 13 concurrents engagés sur le 100 km Course (et un concurrent sur le 100 km Marche) sont alignés sur la ligne de départ... C'est parti ! Vous pouvez retrouver l'émotion du départ en visionnant la vidéo du jour en date du Samedi 11 mai, Départ 100 km... en cliquant ici (je suis en maillot rouge sur la ligne de départ)... La longueur du circuit étant de 2,0438 km, il nous faut donc effectuer 49 tours pour boucler ces 100 km...
Je mets alors en place mon protocole de course mis au point lors de mes séances d'entraînement "en boucles" :
- Les 2 premiers tours "cool", les tours suivants, j'alterne la vitesse "24 heures" sur les parties montantes et "100 km" sur les parties plus roulantes
- Une pause courte (1mn environ) tous les 2 tours
- Une pause plus longue (3 à 4 mn) tous les 4 tours
Dès les premiers tours, chaque coureur a l'occasion de s'apercevoir des difficultés qui nous attendent sur cette épreuve : un léger dénivelé, la chaleur qui va monter progressivement et surtout, surtout le vent qui souffle en permanence sur le circuit ! Même si ce vent occulte l'effet de la chaleur, il va contribuer à renforcer la déshydratation et rendre plus difficile les parties montantes du circuit quand il soufflera de face...
En même temps que nous, sur le même circuit, mais sur la piste extérieure et dans le sens inverse du notre, tournent les coureurs / marcheurs du 6 jours partis le mardi 7 mai à 16h00. Ces derniers ont été rejoints par les coureurs / marcheurs du 72h partis le 10 mai à 16h00, puis par les coureurs / marcheurs du 48h partis le 11 mai à 16h00. Tous avaient pour objectif de terminer leur challenge respectif le lundi 13 mai 2013 à 16h00. C'est l'occasion d'encouragements mutuels, lors des croisements réguliers sur le circuit, avec Bernard, Roger et Franck, tous trois engagés sur les 6 jours. Ainsi, on s'aide mutuellement...
Assez rapidement, je suis doublé par 1, puis 2, puis 3, ... jusqu'à 9 coureurs, tous beaucoup plus rapide que moi. Il n'est pas question de s'accrocher à eux, nous ne jouons pas dans la même cour ! Ils me doubleront régulièrement tout au long de la journée...
Suite certainement à un départ trop rapide par rapport aux conditions de course difficiles, survient un "coup de moins bien" au 30ème km, soit à peu près 3h de course). Je dois donc m'adapter : Les pauses seront identiques tous les 2 tours (environ 2mn) et les parties dans les montées face au vent seront marchées, prise d'un gel énergétique tous les 4 tours. Petit à petit, l'énergie revient, le rythme aussi...
Au bout de 7 h de course, j'ai mal aux jambes et aux reins. Je décide de prendre un cachet de Paracétamol 1g en le laissant fondre doucement sous la langue... Au bout d'une 1/2 heure, ça va mieux aux jambes, mais les reins sont toujours sensibles... C'est donc le mental qui doit prendre le relais, en occultant la douleur en me forçant à penser à autre chose...
Petite anecdote ! Dans l'après-midi, je suis une nouvelle fois doublé par un coureur au maillot jaune ! Dans la longue ligne droite un peu avant d'arriver à mi-parcours, je le rattrape. Il marche et titube, manifestement victime d'un gros coup de moins bien ! Il a du mal à parler, je lui propose de finir ensemble tranquillement le tour jusqu'au ravito où son épouse l'attend. Il accepte de boire de mon liquide isotonique (Overstim's Hydrixir spécial longue distance). En marchant, Jean-François retrouve peu à peu ses esprits et m'explique qu'il est spécialiste des 100 km, qu'il a gagné Millau en 2001 avec un chrono de 7h35, qu'il était meneur d'allure 3h au marathon d'Albi il y a 15 jours (ceci explique peut-être cela !) et finit par me dire qu'il est en tête de la course... Très honoré "d'aider" un champion, je l'encourage du mieux que je le peux jusqu'à la fin du tour où il retrouve son épouse, le stand de ravitaillement et des portions de sel salvateur... J'enchaîne alors un nouveau tour, à mon rythme, et surprise ! je suis doublé par Jean-François, qui a déjà récupéré et retrouvé son rythme de course... Désormais, à chaque fois qu'il me dépasse, il m'encourage et me propose de finir le tour à mon rythme. Je décline son invitation afin qu'il garde son rythme et sa position de leader. Jean-François terminera bien 1er du 100 km et vous pouvez retrouver son interview à l'arrivée sur la vidéo du jour en date du Samedi 11 mai, 100 km en cliquant ici Un grand bravo, Jean-François !!
Tout au long de la journée, je double régulièrement tout en l'encourageant, Francis, 67 ans, V3 tout comme moi, qui a fait le Tor des Géants (330 km au départ de Courmayeur en Italie, 24000 m de D+, Respect !). Sur un rythme plus rapide le matin, il marchera la plupart du temps l'après-midi et terminera les 100 km en moins de 20 h...
Dans la matinée, j'ai doublé trois fois Guy, le 3ème V3 engagé dans ce 100 km, spécialiste des couses en ligne sur sable au Maroc. Il est là pour un entraînement pour une très grosse course en fin d'année. Il tourne régulièrement en 15 mn par tour, avec très peu d'arrêt au ravitaillement. L'après-midi, plus régulier, il me redoublera 2 fois. Afin de conserver mon avance sur ce concurrent direct au podium 1er V3, je décide vers 19h00, de supprimer une pause sur deux. Ayant bien récupéré, avec plus que 10 tours à effectuer, c'est jouable !
Je double également régulièrement Henri Girault ainsi que mon collègue Michel, qui, comme la plupart des concurrents aura un ou deux "coups de moins bien"... Mais il s'accroche, gère sa course au mieux et terminera en moins de 16 h...
J'entends distinctement l'arrivée successive des 4 premiers concurrents. A l'occasion d'un croisement, Je demande à Bernard de compter le nombre de concurrents du 100 km restant sur le circuit. Au tour suivant, il m'annonce 3, y compris moi, plus le marcheur. Il y a donc à priori 6 abandons !
42ème tour effectué. Plus que 7 tours à effectuer. Après cette dernière pause de remplissage de mes petites gourdes et prise d'un gel, Je ferai la prochaine et dernière pause dans 5 tours !
43ème tour, 20h41 : La fraicheur de la nuit commence à s'installer. Je m'arrête 1 mn sur mon stand de ravitaillement pour enfiler mon coupe-vent...
47ème tour bouclé ! Je remplis une dernière fois une seule des 2 petites gourdes et prendre un gel "coup de fouet" pour les 2 derniers tours. Je tourne comme un avion en limitant les temps de marche sur l'avant dernier tour...
Dernier tour de circuit : Je l'effectue tout en courant à une allure soutenue grâce au gel "coup de fouet" ! J'aborde maintenant la dernière grande ligne droite, je passe enfin sous l'arche d'arrivée !! Ca y est, je viens de boucler mon 100 km en 13h15 ! Je suis content d'en avoir fini, mais je pense à mes deux collègues Michel et Francis qui tournent toujours sur le circuit et encore pour un certain temps...
Les consommations sur ce 100 km :
- 5 litres de liquide isotonique Overstim's Hydrixir longue distance + un verre d'eau gazeuse ou de coca-cola tous les 4 tours
- 8 gels énergétiques Overstim's (1 tous les 4 tours, après 7h ou 8h de course)
- 1 barre énergétique Gerblé, Nutrition & Sport, à la figue
- 3 portions de gâteau de riz
Pourquoi ce fût si dur ? Tentative d'explications :
- La longueur du circuit
- La chaleur, qui au plus fort était de 24° à l'ombre et de 30° au soleil
- le vent, qui a soufflé en permanence avec, de temps à autres, de brusques rafales
- Le dénivelé, très léger certes (de l'ordre de 8 m selon le GPS de Francis) mais qui semble énorme au fil des tours, surtout lorsque le vent souffle fort et de face dans la grande section du circuit montant légèrement, obligeant la plupart des coureurs à marcher
- L'absence d'assistance personnelle. Je dois donc pour remplir seul mes petites gourdes. D'où une perte temps et un manque de relâchement pendant ces pauses de récupération. Par ailleurs, à court de liquide isotonique, j'ai du en refaire 3h avant l'arrivée a été aussi une perte de temps non négligeable...
Bilan de cette longue journée :
Sur les 13 engagés sur le 100 km, 6 ont abandonné. Compte-tenu des conditions de course difficiles, tous les coureurs finishers réalisent des temps bien supérieurs à leur prévision personnelle. Néanmoins, je finis 1er V3 (hommes de 60 à 69 ans) et 5ème au scratch en 13h15 (avec une prévision personnelle entre 11h et 11h45).
Parmi les abandons :
- Henri Girault, victime du vent et de la chaleur, n'a pas pu bouclé son 604ème 100 km
- Guy, qui avait une contrainte horaire et a du partir avant de terminer ses 100 km
- 5 des coureurs qui m'ont doublé régulièrement tout au long de la journée
Après la course :
- 1 tour en marchant pour décrassage, avec Francis, qui finira 2ème V3
- Un bon repas fourni par l'organisation sur le stand de ravitaillement
- Un massage de récupération par le kiné de l'organisation
- Une bonne douche. Je constate à cet instant que l'ampoule attrapée lors d'une sortie longue de 2h20 il y a 15 jours a été parfaitement contenue par le pansement Compeed testé sur les 2 derniers entraînements
- Absorption d'un 1/2 litre de boisson de récupération
- Une 2ème nuit blanche sous la tente, mais ceci est normal dans ce type de course Ultra où le corps se charge d'endorphines pour résister à l'épreuve et il faut un peu de temps pour éliminer
- Retour à la maison le lendemain matin après le petit-déjeuner fourni par l'organisation
Récupération après course :
Il est normal d'avoir mal aux jambes après une telle épreuve réalisée dans des conditions de course difficiles. Néanmoins, le mal aux jambes s'estompe de jour en jour. Deux séances de décrassage à allure très légère (7 à 8 km/h) ont permis d'accélérer la récupération. 4 jours après la course, je n'ai quasiment plus mal aux jambes. Quant au mal aux reins, il a disparu dès la fin de la course...
En guise de conclusion :
Même si ce fût dur, je garde un bon souvenir de ce 100 km. Il est probable que je ne m'engagerai pas immédiatement sur un 6 jours comme envisagé au début. Trop long pour commencer ce type de course. Mais l'idée de participer à un 48h me tente maintenant de plus en plus. D'autant plus que cela permettra d'éliminer la frustration de n'avoir pas pu faire en 2012 le parcours officiel de l'UTMB, les conditions climatiques exécrables ayant imposé un parcours de repli beaucoup plus court (103 km, 5600 m D+ et un temps de course de 25h au lieu des 42 à 44 heures prévues pour les 169 km et 9600 m de D+ du parcours officiel)...
Tchao Manu !
Régulièrement, et surtout dans les moments difficiles, j'ai pensé à Manu, un ami sportif de Boulogne sur Mer, connu dans le cadre de mon activité professionnelle, parti trop vite peu de temps après son départ à la retraite. Cette course de 100 km a donc été effectuée en sa mémoire. Je sais qu'il aurait apprécié... Tchao, Manu !
Quelques photos prises sur place...
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